La guerre ... de l'immobilier

La crise sanitaire a fondamentalement rebattu les cartes en terme de choix de logement. Les petits appartements au cœur des villes tant convoités pour leur proximité de toutes facilités professionnelles et de loisirs ont été lâchement délaissés pour la quête du graal « Rez-de-chaussée avec jardin ou maison en dehors du centre-ville ».

Au cœur de cette crise sanitaire, nous n’avons pu que constater le bond des prix sur ces nouveaux biens tendances et par conséquent la difficulté pour beaucoup de faire partie du cercle des « heureux » propriétaires.

Et comme si cela ne suffisait pas, voici que la guerre en Europe s’invite à table. Beaucoup de gens nous demandent en quoi cela importe pour la vente de leur bien . Sans rentrer dans les détails, voici 3 éléments majeurs liés au conflit en Ukraine et qui impactent l’immobilier depuis quelques mois :

1. Le plus évident est le coût de l’énergie dont nous souffrons tous. Et donc l’attention toute particulière des acheteurs au PEB du bien qu’ils visitent. Au-delà des nouvelles réglementations régionales qui pointent le bout du nez et dont nous parlerons dans un autre article, les acquéreurs ne veulent plus d’un gouffre énergétique, ce n’est plus dans l’air du temps…. Et ça coûte très cher chaque mois. … A moins de se lancer dans de profondes rénovations …. Ce qui nous amène vers le deuxième point….

2. …. Le coût des rénovations : qui a demandé un devis pour des travaux récemment n’aura pas besoin de lire la suite pour savoir où je veux en venir. En effet, le conflit en Ukraine a complètement déstabilisé l’équilibre européen en terme d’approvisionnement de matières premières ainsi que de leur coût. Par conséquent, aucun entrepreneur ne s’engage sur un prix ni une date de livraison…. De quoi sérieusement refroidir les fans de grosses rénovations et pire… réduire l’accès à la propriété pour les plus petites bourses. Explication au dernier point…

3. Les institutions financières… : Alors que les banques sont de plus en plus frileuses de prêter de l’argent, voici qu’on y ajoute des budgets travaux mirobolants et incertains ainsi que des montants de charges (énergétiques) qui fleurtent avec le 15ème étage … sans oublier le mot magique de tous les JT de 19h30 : « l’inflation » et les taux d’intérêt qui grimpent, augmentant en moyenne de 90€ les mensualités de remboursement.

Alors que faire pour rompre ce cercle vicieux ? Malheureusement, je n’ai pas de baguette magique mais je peux tout au moins vous partager quelques conseils :

1. Ne voyez plus le PEB comme un bout de papier obligatoire mais comme une information d’extrême importance pour votre budget futur. Soyez prêts à l’augmentation de votre facture ou prévoyez des travaux tels que vos châssis, votre chaudière, l’isolation du toit,…

2. Anticipez les travaux éventuels : demandez des devis et réservez votre entrepreneur bien à l’avance

3. Discutez avec votre banquier avant de faire une offre sur un bien. Il vous aidera à définir votre budget et vous conseillera sur vos fonds propres.

4. Renseignez-vous sur les règlementations à venir en termes d’exigences de performances énergétiques dans votre région. Évitez les mauvaises surprises dans quelques années.

5. Prenez le temps de vous projeter dans votre mode de vie à venir. Les 2 dernières années ont chamboulé nos habitudes et notre rapport au lieu de vie et au travail. Voulez-vous vivre à la campagne car vous êtes maintenant en télétravail 3 jours par semaine ? Ou au contraire, cherchez-vous à vivre dans un centre urbain afin de vous débarrasser de votre voiture ? Cette question est essentielle pour le choix de votre habitation car elle définira votre quotidien de demain.